Le risque du portefeuille d'actions uniques - Kerr Financial Kerr Financial
Le risque du portefeuille d’actions uniques
Catégorie: Comptabilité & fiscalité, Gestion de placements, Gestion des investissements, Planification financière personnelle Tags: actions uniques, investisseur, planification financière, portefeuille concentré, portefeuille diversifié, risques investissements

Gestion d’un portefeuille concentré

« Le succès engendre la complaisance. La complaisance engendre l’échec. Seuls les paranoïaques survivent. » ― Andy Grove

Risques d’investissement

Cette citation de l’ancien chef de la direction d’Intel Corporation résume le sentiment auquel les investisseurs devraient faire tout particulièrement attention si une seule et même action représente une part importante de leur valeur nette. Après une décennie de rendements boursiers exceptionnels, il est probable qu’un certain degré de complaisance fasse perdre de vue aux investisseurs leur objectif de protection du patrimoine familial et de gestion des risques d’investissement.

La bonne fortune que représente le fait d’hériter d’une position boursière importante de la part d’un membre de la famille ou d’accumuler un actif important grâce à une rémunération fondée sur des actions s’accompagne de risques d’investissement. Il est généralement admis qu’à partir du moment où les actions d’une seule société représentent plus de 10 % du portefeuille, les investisseurs exposent ce dernier à des risques systématiques excessifs associés à une seule société ou à un seul secteur d’activité. L’importance de gérer ces risques est encore plus grande lorsque les investisseurs prennent en compte leur tolérance au risque, leurs besoins en liquidités et leurs objectifs de retraite.

Deux raisons qui expliquent la réticence des investisseurs

Deux principales raisons expliquent la réticence des investisseurs pour les portefeuilles diversifiés et leur prédilection pour les positions plus concentrées. La première est liée à une série de facteurs émotionnels qui peuvent influencer l’état d’esprit de l’investisseur. En effet, certains refusent de vendre tant que le cours de l’action ne s’est pas redressé pour atteindre les sommets précédents, tandis que d’autres ne veulent pas vendre tout simplement parce que l’action leur a si bien réussi par le passé. Très souvent, le raisonnement est lié au passé et ne tient pas compte des risques de baisse que comporte le maintien d’une position concentrée à long terme. La seconde raison est que les investisseurs ne veulent tout simplement pas voir une partie de leur actif servir à payer l’impôt sur les gains en capital.

Probabilité de bénéficier avec un portefeuille diversifié

Le rôle d’un Conseiller en placement qui traite avec des investisseurs prêts à prendre des risques non-nécessaires en favorisant un style de gestion concentré est de leur exposer simplement les faits. La probabilité de bénéficier d’un rendement supérieur en prenant moins de risques est plus élevée si vous détenez un portefeuille diversifié que si vous concentrez votre investissement dans un seul titre de participation. C’est ce que souligne un article récent publié par John Rekenthaler de Morningstar, lequel a étudié 1 000 actions de l’indice Morningstar en actions américaines entre janvier 2011 et décembre 2020. M. Rekenthaler a constaté que seulement 49 % des actions avaient surpassé l’indice Morningstar en obligations d’État et de sociétés, moins volatil, et que seulement 20 % des actions avaient surpassé l’indice Morningstar en actions américaines, bien diversifié. Ces données ne sont pas très encourageantes pour quiconque s’attend à obtenir des rendements intéressants sans prendre un niveau de risque élevé.

Même si, selon nous, l’argument en faveur du maintien d’un portefeuille diversifié plutôt que d’une position concentrée en actions est évident, il est plus compliqué de justifier le déclenchement de gains en capital et l’impôt exigible qui en découle. Il ne fait aucun doute que les considérations fiscales doivent être prises en compte dans les décisions de placement. Toutefois, l’objectif consistant à éviter l’impôt à payer sur la réalisation de gains en capital ne peut pas influencer de manière démesurée le bien-fondé associé au fait de détenir une action. Et c’est là qu’un conseiller fiscal de confiance peut apporter une valeur ajoutée et contribuer à la prise de décisions quant au choix du moment où il convient de réduire une position concentrée.

Options de planification financière

Un conseiller fiscal examinera un ensemble de facteurs pour déterminer le meilleur moyen de réduire une position concentrée de manière fiscalement avantageuse. En général, un investisseur dont l’horizon temporel est plus éloigné peut réduire sa position avec plus d’audace, car les rendements composés viendront compenser le coût fiscal. Par ailleurs, une stratégie de réduction d’un placement en actions peut s’étendre sur plusieurs années et prendre en compte l’évolution prévue des revenus imposables de l’investisseur, ainsi que l’incidence des changements apportés aux taux d’inclusion des gains en capital. L’investisseur peut également alléger la facture fiscale en faisant don d’actions en nature à des organismes de bienfaisance et en réalisant des pertes sur titres pour compenser les gains.

Stratégies de couverture

Il existe d’autres moyens de gérer le risque lié à une concentration d’actions. Le premier consiste à recourir à des stratégies de couverture basées sur des options de vente et d’achat. Différentes stratégies optionnelles peuvent être exécutées pour limiter la volatilité du cours d’une action. Les stratégies de couverture n’en demeurent pas moins complexes et entraînent des coûts de mise en œuvre. De plus, leurs possibles conséquences fiscales devront être examinées par un conseiller fiscal.

Échanger les actions

Le second moyen consiste à échanger les actions d’un placement concentré contre des parts d’un fonds d’échange. Les fonds d’échange regroupent les positions en actions concentrées de nombreux investisseurs dans un portefeuille diversifié. L’opération permet aux investisseurs de transférer leurs actions, en report d’impôt, dans un instrument de placement constitué en société et de recevoir en retour des parts d’un portefeuille diversifié de titres de participation. Cela permet de réduire le risque systématique inhérent à une participation concentrée et de reporter le paiement de l’impôt au moment où l’investisseur présentera ses parts au rachat. Bien que les fonds d’échange procurent des avantages du point de vue de la diversification et du report d’impôt, leur liquidité est limitée et ils comportent des coûts supplémentaires. Plus important encore, un fonds d’échange peut ne pas convenir à l’investisseur en tant qu’option de placement.

En conclusion

À force de travail ardu et grâce à la providence, certains investisseurs disposent d’un actif considérable investi dans un seul et même titre. Le défi pour ces investisseurs est de prendre conscience des risques d’investissement qu’une telle participation peut avoir sur l’avenir financier de leur famille. Bien que le processus de décision puisse être difficile à gérer compte tenu de facteurs liés à l’investissement, à la planification de la retraite et à la fiscalité, le soutien de conseillers de confiance peut rendre l’expérience très gratifiante.

 

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