Rapport trimestriel - 2e trimestre 2022 - Kerr Financial
Rapport trimestriel – 2e trimestre 2022
Catégorie: Sommaires du marché Kerr Tags: 2e trimestre 2022, apercu economique, marches actions, marches revenu fixe, positionnement portefeuille

Aperçu économique

Nous avons été témoins d’un autre trimestre difficile pour les prix des actifs, tandis que des perturbations économiques commençaient à se faire sentir et que les conditions financières se resserraient en réponse à une inflation qui demeurait plus élevée que prévu. Les marchés boursiers étaient presque entièrement concentrés sur le point d’inflexion de l’inflation, rendu plus complexe par la flambée des prix des produits de base, encore exacerbée par le conflit tragique et interminable en Ukraine et par les problèmes de chaîne d’approvisionnement découlant des mesures de confinement liées à la COVID-19 en Chine. Les banques centrales ont été contraintes de prendre plus au sérieux la menace imminente que les prix deviennent hors de contrôle, en relevant les taux plus rapidement que prévu, ce qui a suscité des inquiétudes quant aux répercussions de la hausse des coûts d’emprunt sur la croissance économique.

Au Canada, l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint des niveaux inégalés depuis le début des années 1980. En mai, les prix ont augmenté de 7,7 %, contre 6,8 % le mois précédent, principalement en raison des prix de l’énergie qui ont bondi de 35 % en mai (sur une base annuelle). Si l’on exclut l’alimentation et l’énergie, l’IPC (médian) a atteint 4,9 % en mai sur une période de 12 mois, contre 4,6 % en avril, ce qui suggère que non seulement l’inflation augmente, mais qu’elle pourrait s’étendre à tous les secteurs.

L’inflation étant à son plus haut niveau en 40 ans, les marchés financiers et la confiance des consommateurs restent à juste titre sur le qui-vive. Pour rétablir la stabilité des prix, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux directeur de 75 points de base – sa plus forte hausse depuis 1994 – pour le fixer dans une fourchette de 1,5 % à 1,75 %. La Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt, qui sont passés de 1,0 % à 1,5 %, en précisant qu’elle était prête à agir « avec plus de force » s’il le fallait. Les banques centrales sont désormais engagées dans un délicat exercice d’équilibriste où elles tentent de juguler l’inflation sans pour autant freiner l’activité économique ou pire encore, faire basculer l’économie en récession.

Les consommateurs ont réagi à la hausse des prix en devenant plus pessimistes quant aux perspectives économiques, tandis que la confiance des consommateurs et les prévisions de dépenses discrétionnaires sont tombées à leurs plus bas niveaux en plus d’un an. Les attentes concernant le taux de chômage dans un an ont également augmenté, quoiqu’elles étaient très peu élevées. Il convient toutefois de noter que les attentes quant à l’inflation à long terme demeurent stables et à des niveaux normaux.

Bien que l’activité économique demeure solide, des signes de ralentissement se dessinent. L’indice composé des directeurs d’achat, bien qu’encore en expansion, est en baisse constante, passant de 53,6 à 51,2 en juin, tandis que la composante services est passée de 53,4 à 51,6. De plus, le climat du secteur manufacturier s’est fortement dégradé, les nouvelles commandes se situant dans le dernier décile des statistiques des 20 dernières années. Sur une note peut-être plus positive, les niveaux de stocks plus élevés associés à des délais de livraison plus courts suggèrent que les pressions sur la chaîne d’approvisionnement ne sont plus une préoccupation majeure, ce qui indique également que les répercussions de la pandémie s’atténuent.

Puisque les banques centrales du monde entier sont fermement décidées à lutter contre des taux d’inflation trop élevés en relevant les taux d’intérêt, les marchés demeureront très attentifs aux indicateurs économiques. Des taux plus élevés modéreront la demande, et bien qu’une certaine modération pourrait contribuer à freiner l’inflation et à ramener les cours à des niveaux plus « normaux », elle pourrait augmenter le risque de récession si elle est excessive.

Marchés des actions

La déroute des marchés boursiers a continué de s’aggraver, les perspectives de bénéfices étant de plus en plus assombries par les craintes d’un ralentissement de la croissance économique causé par un resserrement monétaire énergique en raison des pressions inflationnistes plus fortes que prévu. Par conséquent, plusieurs grands indices sont entrés dans un marché baissier ou ont flirté avec la perspective d’un tel marché.

L’indice S&P 500 a reculé de 16,5 % (USD) durant le trimestre et de 20,6 % (USD) depuis le début de l’année. L’indice MSCI Monde tous pays a fait un peu mieux, avec un rendement de -14,1 % (USD) pour le trimestre et de -18,5 % (USD) depuis le début de l’année. L’indice S&P/TSX, qui a affiché le meilleur rendement au premier trimestre en raison de l’inclusion des sociétés qui bénéficient des pressions inflationnistes (c.-à-d. l’énergie et les matériaux), a perdu 13,8 % (CAD) au deuxième trimestre, car les prix des produits de base se sont consolidés en réaction aux risques accrus de récession.

Il n’y a eu aucune éclaircie au cours du trimestre, tous les secteurs ayant enregistré des baisses. Les moins pires secteurs du lot ont été les secteurs refuges des services publics et des biens de consommation de base. Le secteur de l’énergie a également continué à enregistrer un rendement plus élevé que le marché malgré les contraintes d’approvisionnement attribuables au conflit actuel en Ukraine, mais il est entré en territoire négatif au cours des dernières semaines, les craintes de récession commençant à peser sur les prix de l’énergie.

Tandis que les valorisations ont commencé à baisser plus tôt cette année, lorsque la hausse des taux d’intérêt a normalisé les ratios,  les  investisseurs   se  sont  concentrés   de nouveau  au deuxième trimestre sur les risques de récession et les attentes connexes en matière de bénéfices. Lorsque l’économie traversait la pandémie de COVID-19, la forte demande de biens de consommation durables, associée à une faible offre et à de nombreuses mesures de relance gouvernementales, a permis aux entreprises de refléter les coûts supplémentaires dans les prix, ce qui a entraîné des marges bénéficiaires record pour les sociétés. Cela sera difficile à répéter, car la hausse des salaires, l’augmentation des coûts d’emprunt, la hausse des prix des produits de base et la diminution de la demande des consommateurs posent un ensemble de défis de plus en plus importants pour les entreprises, qui revoient leurs prévisions de bénéfices.

Une récession entraînera bien sûr une baisse des bénéfices, ce qui déstabilisera encore plus les marchés des actions, mais elle finira aussi par réduire la pression sur les salaires et favoriser le retour à une politique monétaire plus souple. Cette situation, de pair avec des valorisations d’actifs plus attrayantes, signifie que le contexte s’améliorera à long terme pour les actions.

Marchés des titres à revenu fixe

L’inflation élevée, la baisse du chômage et l’attitude de plus en plus radicale des banques centrales ont continué à pousser les rendements obligataires à la hausse sur toute la courbe. Toutefois, les obligations se sont redressées à la fin du trimestre, les inquiétudes concernant la croissance commençant à se faire sentir, ce qui a légèrement limité les rendements négatifs du trimestre.

L’indice des obligations universelles FTSE Canada a terminé en baisse de 5,7 % pour le trimestre, car les banques centrales des pays développés ont commencé à relever énergiquement les taux en réponse à une inflation plus élevée que prévu. Les obligations à 10 ans au Canada ont connu une autre grande fluctuation, avec une hausse de 82,4 points de base pour le trimestre, pour terminer à 3,23 %, tandis que les obligations à 10 ans aux États-Unis ont progressé de 64,9 points de base pour clore la période à 2,97 %. Les rendements de ces deux types d’obligations ont effectivement doublé depuis le début de l’année.

La flambée des taux d’intérêt a eu un effet à juste titre perturbateur, car le coût d’emprunt constitue un facteur déterminant de notre économie moderne. Les taux hypothécaires, qui ont presque doublé depuis le début de l’année, ont été considérablement réévalués. La Revue du système financier 2022 de la Banque du Canada, publiée en juin, indique que le versement hypothécaire médian pourrait être 30 % plus élevé dans cinq ans, ce qui devrait commencer, à court terme, à entraîner des effets sur le secteur immobilier et contribuer au ralentissement de l’économie.

Les obligations de sociétés ont généré des rendements moins élevés que les obligations d’État, puisque les écarts de taux se sont nettement élargis et les inquiétudes concernant les perspectives  économiques  se sont accrues. L’indice BofA Global Global Broad Market Corporate Index a enregistré un rendement de -8,5 % (USD), tandis que l’indice BofA Global High Yield Index a reculé de -11,4 % (USD). Les obligations à haut  rendement ont été particulièrement touchées, l’élargissement des écarts de taux ayant porté le rendement moyen sur le marché américain à 7,53 % au cours du trimestre, soit une hausse de 131 points de base par rapport au premier trimestre, tandis qu’ils avaient peu fluctué au cours de la dernière année.

Durant la seconde moitié de 2022, les pressions sur les prix seront le principal point de mire des détenteurs d’obligations, étant donné que les banques centrales se sont engagées à resserrer leurs politiques de manière énergique. Toutefois, sur une note positive, la fluctuation des taux des obligations d’État et l’élargissement des écarts de taux ont favorisé certains des rendements obligataires les plus attrayants des dernières années, rendant ainsi cette catégorie d’actifs plus « attirante ».

Positionnement du portefeuille

Même si les perspectives à court terme semblent difficiles, il convient de se rappeler que les ralentissements économiques ne sont pas tous catastrophiques, et ce, malgré la gravité des deux plus récents (pandémie de COVID-19 et crise financière mondiale de 2008). Un ralentissement plus normal sera probablement moins accentué que les épisodes précédents, d’autant plus que l’économie mondiale part sur des bases solides.

Les ménages bénéficient d’une situation financière solide, grâce à une épargne élevée, à un marché du travail vigoureux et à des revenus relativement plus élevés. Le secteur des entreprises ne semble pas surendetté, un facteur souvent caractéristique du début d’un ralentissement économique. Dans les faits, les entreprises se trouvent plutôt à l’opposé, puisqu’elles ont refinancé leurs bilans à des taux d’intérêt historiquement bas.

L’inflation devrait persister à tout le moins à court terme, même si la croissance ralentit. Malheureusement, les banques centrales disposent de peu d’options pour contrer l’inflation, même si cela peut occasionner un ralentissement de la croissance et de piètres rendements des marchés financiers, car elles ne sont pas en mesure de produire plus de biens et de combler les besoins en personnel des aéroports. Elles peuvent néanmoins tempérer la demande afin de donner à l’offre la possibilité de la rattraper.

La principale variable prise en compte demeure l’inflation. Une fois que l’inflation aura changé de direction, ce qui arrivera éventuellement, une reprise économique et financière se pointera. D’ici là, la volatilité restera très présente. Entre-temps, nous avons décidé de conserver suffisamment de liquidités pour couvrir les besoins en liquidités, le cas échéant, et éviter des ventes forcées. Notre préférence pour les obligations de qualité supérieure et les actions de sociétés qui présentent des modèles d’affaires solides et prospèrent dans de nombreux contextes commerciaux continuera de servir les portefeuilles à très long.

 

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